Les animaux sans nous
La conscience de la menace pesant sur l’existence des animaux sauvages est certes devenue aujourd’hui beaucoup plus active qu’il y a seulement quelques années. Or, derrière l’abondance des déclarations et des termes trop généraux véhiculés comme animalité ou biodiversité, la caractérisation de ce qu’ils vivent, de ce que sont pour eux l’espace et le temps, le jour, la nuit, ce qu’ils voient, ce qu’ils sentent, reste laconique. Suspendus à leurs apparitions furtives, nous ne mesurons jamais d’assez près le contact qu’ils nous ouvrent avec l’inconnu. Leur territoire est le sensible, et même l’hypersensible. Si nous comprenions qu’il est aussi le nôtre, il y aurait délivrance: pour nous comme pour eux.
Rencontre précédée d’un intermède musical au piano proposé par Fabiola Bartoli, pianiste étudiante en Master à la Haute École de Musique de Genève