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Joy Sorman

Philosophe de formation, discipline qu’elle enseigne brièvement dans un cadre scolaire, Joy Sorman est l’autrice d’une vingtaine de romans, d’essais et de récits. Son premier ouvrage de fiction, Boys, boys, boys (Gallimard, 2005), Prix de Flore, explore le féminisme sur un terrain traditionnellement dévolu aux hommes. L’autrice creuse en particulier les questions du corps, de l’identité et de l’altérité.

Collaborant auprès de divers médias audiovisuels (France Inter, Paris Première, Canal +, Mediapart), elle anime notamment « La jeunesse, tu l’aimes ou tu la quittes » (France Inter, 2010) et co-signe avec François Bégaudeau Parce que ça nous plaît: l’invention de la jeunesse (Larousse, 2010), évocation à la fois humoristique et polémique de la « culture jeune ». Dans cette même veine, elle avait d’ailleurs signé auparavant Du bruit (Gallimard, 2007), livre retraçant le parcours du groupe de rap NTM.

Volontiers impliquée dans des projets collectifs, elle rejoint la revue et collectif d’écrivains Inculte en 2005, participe à l’expression du vécu féminin dans 14 femmes, pour un féminisme pragmatique (Gallimard, 2007), s’associe, sous la direction de François Bégaudeau, au projet littéraire La Politique par le sport (Denoël, 2009) et co-écrit avec Maylis de Kerangal Seyvos (Gallimard, 2022), récit tour à tour étrange et réaliste autour de la construction et de l’entretien d’un barrage.

Sensible à la question du (mal-)logement, elle livre trois textes sur les façons d’habiter –Gros Oeuvre (Gallimard, 2009), L’inhabitable (Alternatives, 2011, co-écrit avec Éric Lapierre) et Paris Gare du Nord (Gallimard, 2011).

Cultivant le goût de l’immersion et des enjeux de notre temps, ses romans sont très documentés, mêlant fiction et sciences humaines. À la folie (2021) est le résultat d’une observation discrète et minutieuse d’une unité de soins psychiatriques en France restituant les voix des patients et du personnel, démarche qui se rejoue dans Le Témoin (Flammarion, 2024), roman consacré aux audiences du palais de Justice de Paris.

Joy Sorman a par ailleurs investi la question animale dans Comme une bête (Gallimard, 2012), plongée dans l’univers de la boucherie, prix François-Mauriac de l’Académie française, et dans La Peau de l’ours (Gallimard, 2014).

Photo portrait: Pascal Ito©Flammarion